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Les psychédéliques pourraient avoir des effets bénéfiques sur les TOC

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Une équipe de chercheurs a analysé l’expérience de personnes souffrant de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ayant consommé des psychédéliques, et a constaté que 30% d’entre elles ont été soulagées de leurs symptômes.

Les troubles obsessionnels compulsifs touchent environ 2 % des personnes dans le monde, mais le traitement actuel, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), peut être lent à produire des résultats, et de nombreuses personnes ne réagissent pas.

Les troubles obsessionnels compulsifs touchent environ 2 % des personnes dans le monde

Anne Buot, post-doctorante en neurosciences cognitives, explique que des recherches cliniques menées dans les années 1970 indiquent que les psychédéliques – en particulier le LSD et la psilocybine – constituent un traitement potentiellement bénéfique pour la maladie.

La thérapie comportementale et cognitive (TCC) peut être lente à produire des résultats et de nombreuses personnes n’y répondent pas

« Mais comme ces substances sont interdites dans de nombreux pays, les études cliniques sont difficiles à mettre en place et nous ne disposons pas encore de données solides sur leur efficacité », a déclaré M. Buot.

Il n’y a pas d’études cliniques sur les psychédéliques

Pour en savoir plus, une équipe de chercheurs a analysé rétrospectivement l’expérience de personnes ayant déjà consommé des psychédéliques.

Pour en savoir plus, une équipe de chercheurs a analysé rétrospectivement l’expérience de personnes ayant déjà consommé des psychédéliques

L’équipe voulait savoir si les personnes avaient perçu une amélioration de leurs symptômes après avoir pris du LSD ou de la psilocybine, si l’effet était durable et s’il pouvait être prédit par différents facteurs.

Au total, 147 personnes souffrant de TOC et ayant consommé ces substances ont rempli un questionnaire en ligne et ont été interrogées sur leurs symptômes de santé mentale, leurs caractéristiques sociodémographiques, les traitements reçus et le contexte dans lequel elles avaient consommé des psychédéliques, ainsi que sur le dosage, la nature de leur expérience et les effets perçus sur les symptômes, a indiqué Mme Buot.

Selon les réponses au questionnaire, les participants ont signalé la dissipation des pensées obsessionnelles, un moindre besoin de s’engager dans des rituels, une réduction de l’anxiété et des comportements d’évitement, ainsi qu’une meilleure acceptation des TOC.

« 30% des participants ont rapporté que ces effets positifs ont duré plus de trois mois, ce qui est très encourageant », a déclaré le psychiatre Luc Mallet.

« 30 % des participants ont rapporté que ces effets positifs ont duré plus de trois mois, ce qui est très encourageant »

« Enfin, nous avons observé que la dose de LSD ou de psilocybine était positivement corrélée à l’intensité de l’expérience psychédélique et à son caractère agréable »

Les auteurs avertissent que les résultats doivent être interprétés avec prudence car l’évaluation subjective des effets thérapeutiques des psychédéliques est sujette à de nombreux biais, y compris les croyances des participants à l’étude.

« La population que nous avons étudiée a généralement une attitude très positive et enthousiaste à l’égard de ces substances, parfois indépendamment de leur effet thérapeutique. De plus, de nombreux patients se trouvent dans des situations d’impasse thérapeutique et attendent du LSD ou de la psilocybine qu’ils améliorent leur vie. Cela peut influencer de manière significative leur témoignage », ajoute le Dr Mallet

Les auteurs soulignent que le symbolisme transformateur de l’expérience psychédélique elle-même renforce ce biais.

Les auteurs soulignent que le symbolisme transformateur de l’expérience psychédélique elle-même renforce ce biais

« Il sera essentiel de comprendre dans quelle mesure la nature même de l’expérience psychédélique – fortement influencée par l’histoire, la culture et l’imagination des gens – influe sur les effets thérapeutiques », conclut M. Buot. « Pour ce faire, nous aurons besoin d’approches complémentaires, en ethnographie et en psychologie, par exemple

Pour tirer pleinement parti des nouveaux traitements potentiels et établir de bonnes pratiques d’utilisation, il sera nécessaire non seulement d’augmenter le nombre d’études cliniques rigoureuses, mais aussi de comprendre les mécanismes biologiques qui sous-tendent les effets à long terme des psychédéliques, notent les auteurs
La recherche a été menée par l’Institut du cerveau de Paris et publiée dans la revue Scientific Reports.

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