Réflexions

La thérapie à la psilocybine pour les soins de fin de vie soutenue par 79 % des Canadiens

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Un nouveau sondage a révélé que plus de 79 % des Canadiens sont favorables à la thérapie psychédélique pour traiter la détresse existentielle en fin de vie

Les personnes confrontées à un diagnostic de fin de vie éprouvent souvent une grande détresse. La dépression, l’anxiété, la détresse existentielle et la perte de sens ou de but peuvent rendre ce type de diagnostic difficile à vivre.

Les personnes confrontées à un diagnostic en phase terminale éprouvent souvent une détresse importante

Les traitements actuels consistent en des conseils et une thérapie cognitivo-comportementale (TCC), mais ils ne sont pas toujours efficaces pour tout le monde, d’où la nécessité d’adopter de nouvelles approches novatrices en matière de soins de fin de vie

Des recherches de plus en plus nombreuses montrent aujourd’hui que la thérapie psychédélique peut être bénéfique pour traiter la détresse existentielle chez les patients diagnostiqués avec des maladies incurables.

Par exemple, une revue publiée en 2018 dans Neuropsychopharmacol Biol Psychiatry a révélé que les patients atteints de maladies mortelles associées à des symptômes de dépression et d’anxiété bénéficiaient des propriétés anti-anxiété et antidépressives des psychédéliques.

La thérapie psychédélique peut être bénéfique pour traiter la détresse existentielle chez les patients diagnostiqués avec des maladies incurables

Les études examinées ont rapporté de manière anecdotique que les patients avaient vu leur qualité de vie s’améliorer et qu’ils avaient moins peur de la mort

Un essai randomisé en double aveugle mené par l’université John Hopkins a également révélé que la psilocybine à haute dose entraînait une diminution significative de la dépression, de l’anxiété et de l’angoisse de la mort, ainsi qu’une amélioration de la qualité de vie, du sens de la vie et de l’optimisme

Un autre essai clinique de l’université de New York a révélé que 60 à 80 % des participants ont ressenti les effets anti-anxiété et antidépresseurs du traitement, ainsi que des bénéfices pour la détresse existentielle, la qualité de vie et les attitudes envers la mort, notant que « l’expérience mystique induite par la psilocybine a médiatisé l’effet thérapeutique de la psilocybine sur l’anxiété et la dépression »

L’expérience mystique induite par la psilocybine a médiatisé l’effet thérapeutique de la psilocybine sur l’anxiété et la dépression

Soutenir les psychédéliques pour les soins de fin de vie

Les psychédéliques pour la fin de vie

À la lumière de l’inclusion de la thérapie psychédélique dans le Programme d’accès spécial du Canada en 2022, qui permet aux patients autorisés d’avoir accès à ces thérapies si d’autres traitements ont été infructueux, une équipe de chercheurs a entrepris de comprendre l’opinion du public sur l’assouplissement potentiel des règles entourant l’utilisation médicale de la psilocybine.

La psilocybine peut être utilisée comme traitement contre l’anxiété et la dépression

Le sondage, publié dans Palliative Medicine et réalisé par Michel Dorval et Louis Plourde de la Faculté de pharmacie de l’Université Laval et des chercheurs de l’Université McGill, de l’Université de Montréal et de l’UQAR, a révélé que près de quatre Canadiens sur cinq appuient l’utilisation de la psilocybine comme traitement de la détresse existentielle en fin de vie.

Le sondage a été réalisé par Michel Dorval et Louis Plourde de la Faculté de pharmacie de l’Université Laval et des chercheurs de l’Université McGill, de l’Université de Montréal et de l’UQAR

Dans une déclaration, Dorval a commenté : des études ont déjà montré que la psilocybine, combinée à la psychothérapie, produit des effets anxiolytiques et antidépresseurs rapides, robustes et durables chez les patients souffrant d’un cancer avancé.

La psilocybine peut être utilisée pour le traitement de la détresse existentielle en fin de vie

« Cette substance peut provoquer une prise de conscience profonde qui amène le patient à voir l’existence sous un angle différent. Le traitement à la psilocybine, associé à une psychothérapie, peut apporter un soulagement pendant six mois

« Nos résultats semblent indiquer que l’acceptabilité sociale de cette intervention est élevée dans la population canadienne. Si l’on ne considère que les répondants du Québec, le taux d’acceptabilité est similaire à la moyenne nationale

Les résultats ont également révélé que l’appui du public à la psilocybine est plus élevé chez les répondants qui ont déjà été exposés aux soins palliatifs, ainsi que chez les répondants qui ont déjà consommé de la psilocybine.

« Le fait d’avoir côtoyé des proches en fin de vie ou d’avoir été témoin de leur détresse pourrait expliquer cette ouverture à de nouvelles approches visant à aider les gens à cette étape de leur vie », ajoute Mme Dorval.

« Les préjugés à l’égard des substances psychédéliques sont encore nombreux. La connaissance de ces substances aide probablement à mieux comprendre leurs effets réels ainsi que leur potentiel thérapeutique »

Les auteurs écrivent :  » L’acceptabilité sociale de la thérapie assistée par la psilocybine pour la détresse existentielle en fin de vie est plutôt élevée au Canada. Ces résultats peuvent contribuer aux efforts de mobilisation des ressources et d’amélioration de l’accès à cette thérapie émergente dans les contextes de soins palliatifs et de fin de vie. »

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